Lorsqu’Alice Jemima, jeune femme d’aujourd’hui 22 ans, avait 14 ans, elle et ses camarades de son collège dans le Devon ont postulé à différents stages obligatoires. Alors que tous ses copains ont du travailler dans la vente ou dans des départements informatiques, Jemima suivit sa passion et s’inscrivit dans le Glastonbury Festival. A ce moment-là, Jemima avait déjà appris à jouer de manière autonome de la guitare et avait commencé à écrire quelques chansons, mais c’est cette expérience en festival qui a vraiment cimenté un désir qui était toujours présent chez elle. « Ma mère était violoniste dans un groupe de tango et elle m’emmenait dans des festivals dès mon plus jeune âge. Ca a toujours fait partie de mon monde, de ma vie. » Après avoir enregistré quelques chansons dans sa chambre sur Garageband, après avoir sorti un EP auto-financé en 2012 et après avoir uploadé quelques sons sur Soundcloud, Jemima a vraiment percé en 2014 grâce à une reprise bluffante de ‘No Diggity’ de Blackstreet, écoutée plus de 3 millions de fois. Depuis sa signature sur le label Sunday Best, Alice Jemima est apparue à de nombreuses reprises sur des scènes de festival et elle est désormais prête à offrir ses délicieuses chansons au public, comme elle a pu le faire avec Liquorice, majestueux EP sorti en juin 2016.
Issue d’une famille baignée dans la musique et très créative (son beau-père est photographe et conférencier d’art), Jemima s’est inscrite à des cours de violon et de flute dès qu’elle l’a pu, même si elle a par la suite perdu l’intérêt pour ses instruments au profit de la guitare. « A partir de ce moment, ma mère a abandonnée l’idée de me payer des cours d’instruments jusqu’à ce que je lui dise « devine quoi ? j’adore la guitare ! ». Inspirée par les poètes et par les artistes qui suivent toujours leurs émotions (telles que Corinne Bailey Rae et KT Tunstall), ainsi que par la naissance de son petit frère, Jemima a commencé à travailler sur ses propres chansons à l’âge de 12 ans, transformant rapidement ce qu’elle apprenait lors des cours de guitare classiques en musique plus commerciale.
Consciente de ce qui lui plaisait depuis le plus jeune âge, les cours d’instruments et de musique ne lui plaisaient pas et ne fonctionnaient pas sur elle car elle n’aimait pas être forcée à apprendre des choses et des styles de musique qu’on lui imposait. Jemima passait donc son temps à enregistrer autant de morceaux qu’elle le pouvait, d’abord avec Garageband puis sur Logic Pro. Au fur et à mesure, ses morceaux se sont retrouvés sur Soundcloud jusqu’à revenir rapidement aux oreilles de blogs musicaux variés, ce qui lui a donné envie d’auto-financer un premier EP, All The Boyfriends, sorti en 2012. « J’ai moi-même composé, produit et sorti cet EP via AWAL. C’était une expérience très amusante ; j’ai également participé à de nombreux concerts open mic dans The Phoenix Arts Center à Exeter, ce qui a aussi contribué au développement de ma confiance en moi. » A cette époque, elle commença à ajouter des beats et des boucles à ses chansons acoustiques. Sa reprise de ‘No Diggity’ l’a d’ailleurs poussée à recommencer l’expérience. « Je pensais à la supprimer car juste quelques heures après l’avoir uploadée, il n’y avait toujours qu’une dizaine d’écoutes. Peu après, j’ai vérifié à nouveau et c’était devenu fou, il y avait énormément d’écoutes, ce qui m’a donné la confiance qu’il me manquait et qui m’était nécessaire. »
Rapidement, les chansons de Jemima ont attiré l’attention de Radio 1 DJ et du co-fondateur de Bestival Rob da Bank. En fait, quelques années auparavant, une chanson très spécifique de Jemima avait déjà attiré son attention, comme elle l’explique : « il organisait une compétition appelée « A Song In Seven Hours » où il fallait répondre à des titres de morceaux choisit au hasard, tel que « Psychedelic Bacon ». J’ai moi-même écrit une chanson à ce propos, il l’a aimée et j’ai gagné des tickets pour le Bestival. » A partir de ce moment, les deux ont gardé contact et Jemima fut invitée à faire une session à Maida Vale. Dans le même temps, elle rencontra aussi Sarah Bolshi, partenaire de da Bank sur le label Sunday Best Recordings, ce qui amorça davantage leur relation professionnelle. « J’ai signé avec eux car je voulais faire partie d’un label qui pouvait ressembler à ma famille et qui allait aussi me soutenir. »
Son premier EP sur Sunday Best Recordings, Liquorice, est inspiré par ses relations, de terribles soirées ainsi que sa jeune expérience dans l’industrie musicale. Un des titres de l’EP parle d’ailleurs « du moment où je rencontrais les majors et que j’avais le sentiment de ne pas être assez talentueuse. ». De nature déterminée et authentique, Jemima y propose des chansons qui évoque des émotions universelles mais qui appellent, en même temps, des sentiments personnels. ‘Diamonds And Bones’ est un doux murmure rempli d’appréhension, ‘Under The Radar’ se déroule autour d’une ligne de basse rythmée, ‘So’ marie la guitare à des percussions, le tout accompagné de paroles susurrées par Jemima. ‘So’ est aussi le morceau qui a aidé Jemima à donner une ligne directrice à son prochain album qui sortira en mars prochain : « J’ai enregistré ma voix avec un microphone et on peut vraiment avoir l’impression que c’est une voix toute jeune ; il faut qu’elle soit entourée d’éléments clés pour qu’elle puisse vraiment briller et je trouve que les beats et de la guitare ajoutée par touche rendent vraiment ma voix plus belle ».
Son dernier single ‘Dodget a Bullet’ est sorti le 23 septembre dernier via Sunday Best Recordings. Inspiré de The XX et de Shura, ce morceau est un « récit simple et universel sur une relation qui n’a pas fonctionnée et sur le fait de se rendre compte que d’en sortir est une bonne chose. »
Passionnée, Jemima veut tout donner pour faire ce qu’elle aime : « La musique est la seule chose que j’ai jamais fait et je ne sais pas ce que je pourrais faire autrement. Je veux être en mesure de continuer à faire ce je fais et surtout à faire ce que j’aime. »