En promo en décembre 2014 : date TBA

Passez une heure en compagnie d’Andy Burrows et vous verrez votre foi dans la musique rapidement restaurée. C’est une affirmation ambitieuse, mais c’est vrai. Burrows, un artiste qui s’abreuve apparemment à la source même de la musique, fait partie de la plus rare des espèces – il croit vraiment, sans aucun cynisme, dans le pouvoir rédempteur de la chanson.

Si vous n’êtes pas encore sûrs de savoir de quoi je parle, contentez-vous de passer quarante minutes à écouter le second album solo d’Andy Burrows, Fall Together Again. Une fois le dernier morceau terminé, vous aurez compris ce que je veux dire.

Plein de brio, insolemment mélodique, Fall Together Again est le genre de disque où les pépites auditives font patiemment la queue pour se présenter les unes après les autres ; où les chansons s’épanouissent, atteignent des refrains qui s’élèvent très haut, avant de rapidement laisser place à des phrases accrocheuses encore plus radieuses et toujours plus audacieuses. C’est un disque imprégné de l’esprit des premiers albums solo de McCartney et d’une soul propice à une rêverie en voiture décapotable. Il est empreint du genre de soft rock tacheté de lumière du soleil qui irradiait régulièrement les radios FM américaines au milieu des années 1970.

Comment un musicien devenu célèbre en jouant de la batterie dans Razorlight, alors que ce groupe était sur le point d’exploser au firmament des superstars, se retrouve-t-il donc à faire un disque solo si naturel et si addictif ?

« J’étais vraiment déterminé à devenir batteur dès mon plus jeune âge, » dit Burrows, « et ce désir semblait occulter le fait que j’étais complètement obsédé par la pop classique – les Beatles, Squeeze, Graham Parker – et par les chansons de comédies musicales. Les premiers groupes dans lesquels j’ai joué de la batterie étaient des fanfares de ma ville natale, Winchester ; la musique qu’on jouait était complètement dominée par la mélodie. Toute la musique que j’ai adorée en grandissant l’était. »

Les effets produits par les années de formation musicale de Burrows sont tout aussi évidents sur la première chanson qu’il a écrite et enregistrée (« America », de Razorlight, le seul single numéro un du groupe au Royaume-Uni) que sur chaque disque d’une carrière solo incroyablement prolifique : The Colour Of My Dreams (2008) ; Sun Comes Up Again (2010, sorti sous le nom d’I Am Arrows) ; Funny Looking Angels (2011, avec Tom Smith, d’Editors) et Company en 2012. Parallèlement à tout ceci, Burrows a passé deux ans à New York à jouer de la batterie avec We Are Scientists, avec lesquels il a fait deux autres albums, et nous le retrouvons donc aujourd’hui sur le point de sortir ce qui est déjà, de façon remarquable, son dixième album.

Bien que sa confiance en lui ait augmenté avec chacun de ces disques, Burrows n’est pas à l’abri d’un petit doute de temps en temps. « Faire de la musique est assurément bien plus naturel et plus instinctif que je ne l’aurais jamais imaginé, » dit-il, « Mais parfois je m’inquiète, je me dis que la dernière chose dont les gens ont besoin, c’est qu’un nouveau singer-songwriter fasse un album de plus. Mais j’en reviens toujours à l’idée que la musique flotte tout autour de nous… de super idées te tombent parfois dessus et tu sais immédiatement ce que tu dois en faire. Quand tu mets ces idées en forme, avec un peu de chance, le résultat touche les gens et les émeut. Et parfois, il arrive même que plusieurs millions de personnes ressentent cette émotion. Alors, fais profil bas et travaille, en sachant que la musique que tu fais va parler aux gens. Ça sera le cas. »

Même si les disques solo de Burrows ont touché un public de plus en plus nombreux à chaque nouvelle sortie – les quatre singles extraits de Company ont tous figuré sur la Liste A de Radio 2 – c’est peut-être sa nomination aux BAFTA (Académie britannique des arts de la télévision et du cinéma) 2012 pour sa collaboration avec le compositeur Ilan Eshkeri qui a eu le plus de retentissement. En écrivant la musique de The Snowman and The Snowdog (Le Bonhomme de neige et le petit chien) – la suite produite par Channel 4 du dessin animé classique de Raymond Briggs, The Snowman (Le Bonhomme de neige) – Burrows et Eshkeri se sont retrouvés responsables de la bande son des nuits de Noël de tout le pays.

« Je suis tellement reconnaissant qu’on m’ait permis de faire ça, » dit-il. « Quel immense coup de fouet ça a été pour ma confiance en moi, qu’Ilan et Channel 4 me confient ça. Il y avait des listes entières de gens qui auraient pu le faire, j’y suis allé, je les ai rencontrés, on s’est bien entendus et tout à coup, j’étais en train de travailler sur les chansons. C’est une incroyable foi qu’on instille en toi – et un sacré héritage avec lequel bricoler ! »

À la fin de l’année 2013, Burrows a imaginé une série de spectacles « film et musique live » joués à guichets fermés avec un orchestre, à l’Union Chapel de Londres, dans lesquels le film était suivi d’une sélection, bien pensée et très inspirée, de chansons de Noël. À la suite de ces spectacles, Burrows a réservé le studio du Nord du Pays de Galles célèbre pour son isolement, Bryn Derwen, afin de se mettre au travail.

« The Snowman a vraiment été une passerelle entre la conception d’un disque solo dans ma chambre (Company) et celui-ci, » dit Burrows. « J’ai souffert d’un léger blocage au début. J’avais environ la moitié du disque. Le morceau ‘Watch Me Fall’ était là, mais il n’était pas tout à fait réussi, Tom (Smith, Editors) m’a donc aidé à le mettre en forme. A Noël, après ces concerts, je savais que j’avais besoin d’aller en studio pour faire un album, même si je n’avais pas le moindre truc prêt – je savais juste que ça se mettrait en place. »

Tandis qu’un hiver gallois typique faisait rage au-dehors, en studio, Burrows et son groupe – avec lequel il travaille fidèlement depuis l’époque où ils formaient l’équipe de tournée de Razorlight – entraient en communication avec des climats plus cléments. Du chant de chaîne de forçats du premier single « As Good As Gone » à « Who Are You Now ? », qui évoque la manière de Lindsey Buckingham, en passant par le très libre « City To Coast », Fall Together Again possède toute la béatitude et tout l’éclat d’une route longeant la mer qui s’ouvre devant nous en été. C’est le disque qui va mettre le passé d’Andy Burrows loin derrière lui et qui devrait le voir reconnu comme l’un de nos auteurs de chansons les plus audacieux et cohérents – ce qui n’est pas quelque chose qu’il est prêt à tenir pour acquis.

« Je sais que ce n’est pas une époque facile pour la musique, » dit-il. « Les gens ne distribuent pas des contrats de disque ou d’édition à tout bout de champ, j’ai beaucoup, beaucoup de chance d’avoir la possibilité de faire les disques que je veux et j’adore faire ça plus que tout autre chose, c’est comme d‘être autorisé à être un gamin tout le temps. Putain, j’adore ce que je fais ; je suis sincèrement impatient de voir ce disque sortir, parce que je ne pourrais pas en être plus fier. »

Les onze chansons de Fall Together Again vont commencer à résonner cet automne.

Il est donc temps d’annoncer le retour du faiseur de mélodies.