BIOGRAPHIE JUSTIN NOZUKA – L’ALBUM ‘HOLLY’ SORTIRA A LA RENTREE

Ce qui frappe en premier chez Justin Nozuka, c’est sa maturité. Des chansons sur l’amour, le désamour, l’espoir, le désespoir, la vie et la mort, interprétées de façon bouleversante par une voix à tomber par terre, celle d’un chanteur tout juste sorti de l’école.

Tel est le portrait de Justin Nozuka, 18 ans. Né à New York, il a grandi et vit à Toronto. Il n’est pas encore très sûr de lui et pourtant l’album qu’il vient de sortir l’a rapidement projeté sur le devant de la scène. Grâce à la production et la promotion efficaces du label Outcaste, Holly s’est très vite fait connaître auprès du public britannique, offrant ainsi à ses mélodies à mi-chemin entre blues, folk et soul l’audience internationale qu’elles méritaient.   

Nozuka considère la carrière qui s’ouvre à lui comme une opportunité de « prendre sa guitare et de voyager ». Avec des chansons aussi bouleversantes et profondes que celles figurant sur Holly, il ne pouvait en être autrement. L’émotion qu’il provoque au travers de ses compositions est incontestable. Ses chansons explorent la gamme des sentiments et passent de la solitude (Down In A Cold Dirty Well) à l’optimisme (I’m In Peace), de la réflexion mélancolique (Supposed To Grow Old) au blues endiablé (Be Back Soon).

Ceux qui ont assisté au premier concert que Justin a donné en janvier à Londres au 12 Bar Club l’ont vu conclure son set par l’époustouflant Save Him, sa première « ballade meurtrière », qui relate de façon effrayante un cas de maltraitance domestique. Une ballade aussi captivante qu’un bon livre. « Lorsque j’ai écrit cette chanson », dit-il, « je suis rentré dans l’histoire au bout de quelques heures, comme si j’étais tout près et que je pouvais entendre tout ce qui se passait de l’autre côté du mur ».

Il suffit de lui parler pour s’apercevoir qu’il fait preuve de la même humilité dans ses chansons que dans la vie. « Tout se passe très vite, mais c’est encore gérable », explique-t-il. « J’ai donné plein de concerts à Toronto et je commence à me faire un public. Je fais ce que je dois faire, c’est le moment de travailler ».

Né à New York d’un père japonais et d’une mère américaine, Justin est le sixième d’une famille de sept enfants. Il quitte New York pour Toronto à l’âge de huit ans. « Toronto est une bonne scène musicale, il y a plein de salles sympas où jouer, en particulier pour les compositeurs interprètes comme moi. Nous sommes une famille de musiciens. J’ai quatre frères et deux sœurs, tous mes frères font de la musique, il y avait toujours de la musique à la maison ».
Son frère aîné, George, l’a inspiré et l’inspire encore. « Il a deux ans de plus que moi, il fait du R&B, son disque Believe vient juste de sortir au Canada. Il s’est lancé très tôt dans la musique, c’était un vrai modèle pour moi. Il était plein d’énergie ».

Justin a créé son propre style musical lorsqu’il a composé sa première chanson à l’âge de douze ans. « Je me suis sérieusement mis à la musique à quatorze ans. Je suis rentré dans un pensionnat international et c’est là que j’ai commencé à apprendre la guitare », dit-il. « Une bande de gamins originaires du Mexique est arrivée et quelques uns d’entre eux jouaient des morceaux hispano-américains à la guitare. Ma camarade de chambre aussi était mexicaine et elle a commencé à m’apprendre. Ils m’ont appris quelques chansons puis j’ai commencé à composer ».

Justin a écrit certaines chansons de Holly à tout juste 15 ans, ce qui semble inconcevable vu la profondeur émotionnelle de titres comme Supposed To Grow Old. « C’était à la fin de ma troisième et je venais juste de rompre avec ma petite amie. Pour mon âge, c’était une relation plutôt sérieuse ».

La souplesse vocale de Nozuka donne vie à ses chansons, sa voix pénètre et enveloppe leur mélodie avec la même élasticité que les plus grands chanteurs de Rhythm & Blues et de Soul. « J’ai beaucoup écouté la radio et de musique soul, comme celle de Lauryn Hill et de Marvin Gaye. Je chante toujours comme ça ».

Le titre de l’album ? Il porte le nom de sa mère. « Mes parents sont séparés et ma mère est une femme très forte. J’ai réalisé à quel point je l’aimais pendant la création de cet album », dit-il, « elle a élevé seule sept enfants. Elle m’a toujours tellement soutenu, même depuis que je suis jeune. C’est grâce à elle que j’ai continué et que je continue ».
Nozuka n’obtiendra son diplôme qu’en juin. Même s’il est très impatient de pouvoir tourner dans le monde entier, il est bien décidé à réussir ses études. « C’est une formidable leçon, une formidable expérience pour moi », dit-il avant d’ajouter d’un ton très déterminé : « Je dois le faire ». 

Mais trêve de bavardages, il suffit d’écouter sa musique pour comprendre. « Je crois qu’aujourd’hui, les gens sont très attirés par des musiques emplies de sensibilité, comme celle de Damien Rice ou Ben Harper », dit-il. « Ce style de musique devient de plus en plus populaire, car les gens peuvent sentir la simplicité et ils savent qu’elle est authentique. C’est très attirant ».

Le label indépendant Outcaste est le frère aîné de Relentless Records, le label aux multiples disques de platine. Depuis plus de dix ans, Outcaste a révélé de nombreux nouveaux artistes issus d’horizons différents, comme KT Tunstall, Nitin Sawhney et Oi Va Voi.