Qui sait de quoi Matt Low a bien pu parler avec Jean-Louis Murat quand il s'est agi pour lui, en tant que membre du Delano Orchestra, d'accompagner le plus exigeant des chanteurs d'ici ? Pour que l'aîné des deux Auvergnats confie tant de mots précieux aux mélodies du plus jeune, une rencontre a dû se jouer dépassant usages et attendus.

Et ainsi Matt Low, riche des paroles de Banzaï, rimes collées au cœur, harmonies devant autant aux grands espaces de Londres qu'à ceux du désert, scrute l'amour. Géographe élégant de nos affections, il habille d'une pop de coin du lit les états de l'âme, le regard et le chant entre l'intime et l'horizon.

L'entourent d'autres amis, d'autres compagnons sûrs : Olivier Perez, le leader de Garciaphone avec qui il a joué en France et aux États-Unis, Guillaume Bongiraud dont le violoncelle et les claviers impressionnent en touches légères la musique du Delano Orchestra, Peter Deimel enfin, ingénieur du son complice.
Le disque inséré dans la platine, une idée d'une pop lettrée s'élève des enceintes, tandis que l'on se réjouit entre les arpèges. Une voix, sans apprêt inopportun, nous parle.

Matt Low grandit entre les plaines d'Auvergne et les disques de ses parents, peuplant les longues après-midi adolescentes de rêves de voyage, à scruter cartes et atlas le tourne-disque en surchauffe. Depuis Clermont-Ferrand, il s'est jeté, guitare ou basse en main, dans toutes les aventures où l'amitié domine, accompagnateur fidèle de sa riche scène folk. De fil en aiguille, ses propres chansons sont venues tenir compagnie à celle des autres, concoctées discrètement par cet amoureux de la mélodie en ligne claire, héritier de l'orfèvrerie pop, incapable de décider quelles rives de la Manche ou de l'Atlantique ont sa préférence.