"C’est un théâtre de verdure, une grande vallée au coucher du soleil,
la bruine y a rendu le sol glissant.
Elle est assise au pied d’un tronc fraichement fendu par un éclair.
Le dernier rayon de soleil éclaire son visage et sèche ses larmes.

Elle se lève et avance entre deux majestueuses collines
qui semblent s’écarter pour laisser dormir une rivière.
Le soleil disparait et elle se tourne vers la Lune Rousse.
A cet instant précis elle fait un vœu :

« J’ai ouvert mon cœur et mon monde,
j’y ai vu de la douceur et des ombres.
Je les ai fait se rencontrer, s’apprivoiser.
Je ne veux pas oublier, je veux aimer ma vérité. »
Puis elle écarte les bras et semble s’envoler."

Toutes ces histoires prennent place dans le même décor: sur le sable, à l’orée d’une forêt, là où le fleuve se jette dans la mer. Un rendez-vous avec la Lune pour qui sait entendre ce souffle qui nous le dit.
Pour cet album stellaire, tout est vu à l’épure et tourné vers la fragilité et l’émotion: arrangements et orchestration en quintet et enregistrement en direct, tous disposés en cercle dans le grand studio boisé et vintage de Midilive. Née au Cameroun et ayant grandi entre Paris et Yaoundé, vite chamboulée et ballotée, Sandra Nkaké chante ici son déracinement de Femme, Noire, Citoyenne qui aspire à la paix individuelle et collective. On entend dans son écriture et son choix de mots un équilibre parfait entre des chansons arty et dépouillées et l’énergie vocale qu’on lui connait, de l’intime à l’universel.
En quête d’elle-même, mais surtout à la recherche d’un endroit connu de tous mais où nul n’a mis les pieds, Sandra Nkaké a trouvé un nouveau chemin dans un territoire musical vierge, qui n’appartient qu’à elle. Porté par sa majestueuse voix et la complicité de Jî Drû, un genre nouveau en est né : lunaire, spectral, contemplatif, personnel et minimal. Voyage chamanique, introspectif et rougeoyant, en apesanteur totale, suspendu au souffle et aux mots de Sandra. TANGERINE MOON WISHES est un album concept, libre, des premières notes jusqu’à la poétique conclusion où Sandra s’imagine sur cette Lune Rousse, un ailleurs désiré, imaginé et enfin vécu.
On a marché sur la Lune